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Kapa Hawaïen : Un trésor culturel

Kapa Hawaïen : Un trésor culturel

Cet été a été l’occasion de vous proposer une collection d’accessoires réalisés avec des tissus Hawaïens dénichés à Honolulu.

Pourquoi à Honolulu ? Parce que j’avais besoin de tissus d’une qualité que je n’ai pas trouvée ici. Du tissu 100% coton avec une certaine résistance, des couleurs qui ne dégorgent pas au lavage, et je tenais à ce que les motifs soient au plus proches de la culture Hawaïenne.

Cette collection a été un prétexte pour me pencher sur l’histoire des tissus hawaïens. D’ailleurs, si vous avez l’habitude de me lire, vous savez combien j’adore faire des recherches sur l’histoire des tissus et de leurs motifs.

Dans cet article, je souhaite vous parler du Kapa, un tissu traditionnel originaire de l’archipel d’Hawaii, réalisé à partir d’écorces d’arbre. Ce tissu, véritable héritage culturel des îles hawaïennes, a pourtant bien failli disparaître. Mais grâce à la volonté sans faille de certains hawaïens, les procédés de fabrication ancestraux du Kapa ont pu être retrouvés et préservés, redonnant vie à ce tissu d’une qualité exceptionnelle.

Pour commencer, il est important d’évoquer rapidement la géographie et l’histoire d’Hawaï pour comprendre pourquoi l’art de fabrication du Kapa traditionnel Hawaïen a failli disparaitre dans l’oubli.

À la découverte de l’archipel d’Hawaï

Avant d’en apprendre davantage sur la conception du Kapa, prenons le temps de découvrir brièvement, ou de redécouvrir l’archipel d’Hawaï et son histoire.

Hawaï, ou Hawaii en hawaïen, est un archipel constitué de 137 îles isolées au cœur de l’océan Pacifique. Il a pour capitale la ville d’Honolulu, située sur l’île d’Oahu, l’une des 8 îles principales de l’archipel.

C’est un territoire polynésien découvert en 1778 par le capitaine James Cook, ainsi qu’un État des États Unis depuis 1959.

Falaises tropicales recouvertes d’une nature sauvage et luxuriante, volcans et fleurs d’hibiscus, eaux turquoises et paradis du surf… Ce sont souvent les images qui nous viennent à l’esprit en songeant aux îles hawaïennes, bien que l’archipel dispose également d’un riche héritage culturel, comme en témoigne le Kapa.

Si cet héritage culturel semble encore aujourd’hui méconnu, c’est en partie du fait de l’histoire tumultueuse de l’archipel, dont la culture et les traditions ont été bousculées par la mixité des habitants de l’archipel, impactant la transmission de certaines techniques traditionnelles, dont celle de la confection du Kapa. En effet dès le milieu des années 1930, l’archipel d’Hawaï accueille grand nombre de travailleurs étrangers, envoyés sur les terres agricoles de l’île pour la culture de la canne à sucre.

L’agriculture devient donc à l’époque l’un des atouts économiques majeurs de l’archipel, comme le montre l’île de Lanai que l’on surnomme “Pineapple Island”, premier exportateur mondial d’ananas (je comprends mieux pourquoi certains tissus Hawaïens ont des motifs d’ananas).

Dans les années 1880, les autochtones hawaïens représentaient seulement 20% de la population totale de l’archipel, et seulement 10% aujourd’hui.

Ce contexte historique explique pourquoi la culture indigène d’Hawaï a fortement été bousculée, à tel point que des générations d’Hawaïens ont grandi sans connaitre leur propre langue et leurs traditions.

Des traditions et histoires aujourd’hui en partie retrouvées, grâce au travail et à la motivation de passionnés.

La fabrication traditionnelle du Kapa hawaïen

La fabrication de tissu à base d’écorces existe dans d’autres îles du Pacifique (Tahiti, Fidji…). Néanmoins, le processus de fabrication du kapa par les Hawaïens est plus complexe que celui des autres cultures polynésiennes.

S’ils ont bien failli disparaître, les secrets de conception du Kapa ont pu être retrouvés grâce à la persévérance d’hommes et de femmes touchés par ce symbole de la culture polynésienne. Parmi ces hommes et ces femmes, des artistes, dont l’américaine Pua Van Dorpe, connue comme étant l’une des principales responsables du retour de l’art du Kapa dans les années 1970. Suite à un travail de recherche de plus de 40 années, elle est parvenue à retrouver les techniques ancestrales de la fabrication du Kapa, nous dévoilant les secrets de ce tissu des plus recherchés.

Découvrons tout de suite quels sont les processus de fabrication du Kapa ainsi que les colorants et outils traditionnels utilisés pour sa conception.

L’utilisation d’outils traditionnels

Loin des techniques industrielles de filage et de tissage des tissus que nous connaissons aujourd’hui, la confection du Kapa nécessitait l’usage d’outils traditionnels, permettant de travailler et de teindre les fibres de bois.

  • Parmi ces outils, est utilisé un couteau à dents de requin. Ce couteau traditionnel servait à couper les arbres destinés à la fabrication du Kapa.
  • Un batteur rond et lisse permet ensuite d’aplatir les fibres.
  • Pour la troisième étape du travail du Kapa, on retrouve l’utilisation de l’i’e kūkū, ou batteur de Kapa. C’est une planche en bois avec un manche, qui dispose de quatre faces. Il est utilisé pour réaliser le pliage de la fibre végétale du Kapa, qui permet d’étendre et de ramollir les fibres du bois.
    Cet outil est réalisé à partir de bois dur, et dispose de rainures de différentes formes et largeurs, formant un design unique, véritable signature de chaque fabricant de Kapa.

Bien que le Kapa soit traditionnellement réalisé par les femmes, les outils traditionnels utilisés sont créés par les hommes.

Les étapes de fabrication du Kapa

Pour la fabrication du Kapa, les principales écorces et fibres de bois utilisées sont issues du Mûrier à papier (Broussonetia papyrifera), bien que l’on retrouve également des tissus réalisés à partir d’Arbre à pain (Artocarpus altilis), des arbres tropicaux répandus sur l’archipel hawaïen. Les hawaïens récoltaient de jeunes arbres, dont ils retiraient l’écorce externe des branches, pour mettre à tremper la partie interne de l’écorce dans un bain d’eau salée.

Après quelques jours, fibres de l’arbre ramollies pouvaient être déposées sur un kua kūkū, une tablette réalisée à partir de pierre polie. Sur cette tablette, les fibres sont battues avec un hōhoa, qui permet de les aplatir et de les attendrir.

Après de ces étapes, les fibres sont une dernière fois battues en utilisant l’i’e kūkū, qui leur confère un design particulier, en fonction de la forme et de la largeur des rainures. On utilise tout d’abord le côté disposant des rainures les plus larges, pour terminer avec le motif le plus fin, avant d’utiliser le côté plat de l’i’e kūkū pour la finition du tissu.

Le tissu peut ensuite être teint à partir de colorants naturels issus des plantes, de la terre, de l’écorce des arbres hawaïens et même des oursins pêchés sur l’archipel, obtenant ainsi de multiples combinaisons de teintes, un traitement des couleurs unique à l’archipel hawaïen.

Le Kapa sera une dernière fois trempé dans une huile de bancoulier qui permet de l’assouplir, avant de pouvoir être finalement utilisé.

Ce tissu, véritable trésor de l’artisanat hawaïen, est aujourd’hui encore particulièrement recherché.

Je vous invite à découvrir
le très joli compte Instagram
de @_lehuauakea_
une artiste pluridisciplinaire Hawaiienne,

fabricante de Kapa
sur la grande île Moku O Keawe
à Hawaï

Le tissu d’écorce moderne

Le tissu d’écorce moderne est fabriqué à partir de coton, tissé avec une forte densité. Il a une texture rugueuse similaire à celle de l’écorce d’un arbre, mais en moins prononcée.

Le tissu d’écorce en coton est plus accessible et plus abordable que le tissu d’écorce d’arbre. Il est utilisé pour la confection de chemises, de shorts, de robes et pour l’ameublement.

Tissu Hawaien en écorce
Tissu d’écorce traditionnel
Tissu Hawaien en écorce
Tissu d’écorce en coton

J’ai beaucoup hésité à vous proposer des accessoires avec du tissu d’écorce en coton, mais j’ai préféré opter pour du tissu en coton « classique », plus doux, résistant et adapté aux accessoires de la boutique. Un tissu d’écorce en coton un peu rugueux aurait pu éventuellement convenir pour un sac, par contre, ce n’est pas du tout adapté pour des serviettes de toilettes et les lingettes démaquillantes qui doivent être toute douces !

Vous l’avez compris, vous ne trouverez pas d’accessoires réalisés avec du Kapa Hawaiien dans la boutique, néanmoins, vous y trouverez de jolis accessoires confectionnés en France avec de beaux tissus en coton aux motifs typiquement Hawaïens qui proviennent tout droit d’Honolulu, et que vous ne trouverez nulle part ailleurs !

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Bogolan : Un tissu traditionnel imprégné d’énergie vitale

Bogolan : Un tissu traditionnel imprégné d’énergie vitale

Avez-vous déjà entendu parler du Bogolan ? Ce tissu magnifique et riche de sens, originaire de l’Afrique de l’Ouest, est un véritable trésor. En tant que créatrice de la marque Poropango, je suis constamment en quête de matières et de motifs qui parlent non seulement à nos sens, mais aussi à nos âmes. Et le Bogolan, avec son allure robuste et ses motifs saisissants, fait exactement ça.

Pourquoi dit-on que le Bogolan est imprégné d’énergie vitale ? C’est ce que je vais vous expliquer dans cet article. Nous allons plonger dans l’histoire captivante du Bogolan, découvrir son processus de fabrication artisanale, déchiffrer ses symboles, et comprendre son lien profond avec la nature. Nous allons également voir comment ce tissu traditionnel a évolué au fil du temps et comment il a trouvé sa place dans la mode contemporaine – notamment dans la collection Bogolan de Poropango !

Accompagnez-moi dans ce voyage fascinant à travers l’histoire, la culture et la nature, pour découvrir pourquoi le Bogolan est bien plus qu’un simple tissu. C’est un véritable porteur d’énergie vitale, qui nous relie à la terre et nous aide à trouver un sentiment de bien être.

Prêt(e) pour l’aventure ? Allons-y !

Mon histoire avec le Bogolan

C’est en Côte d’Ivoire, pays où le Bogolan est très porté, souvent sous forme de boubou, que j’ai fait ma première rencontre avec ce tissu d’exception. La découverte de ces couleurs ocre si vivantes, m’a immédiatement fait penser à la terre des routes qui mènent au village de mon père, situé au centre du pays. Une émotion intense, un lien puissant qui m’a rappelé les racines familiales et l’appel de la terre.

Lorsque j’ai revu ces motifs caractéristiques chez un de mes fournisseurs de tissus à Paris, j’ai su qu’il fallait que j’apporte ce tissu riche de sens et d’histoire dans une collection Poropango. Et pourtant, j’ai opté pour une version modernisée, imprimée. Pourquoi ce choix, vous vous demandez peut-être?

Trois raisons principales ont guidé ma décision. Tout d’abord, le tissu imprimé est plus léger que le tissu traditionnellement teint, ce qui le rend plus adapté à une utilisation quotidienne et à une variété de créations. Ensuite, il est également moins cher, permettant ainsi à plus de personnes de découvrir et d’apprécier les motifs du Bogolan. Enfin, le tissu imprimé est plus facile à entretenir, ce qui est un atout non négligeable dans notre monde moderne trépidant.

Le Bogolan m’a attiré par sa richesse symbolique et ses liens avec la terre. Mais en choisissant une version moderne et imprimée, j’ai voulu faire en sorte que ce tissu puisse entrer dans la vie de chacun d’entre nous, sans entrave, sans complication, mais toujours avec la même énergie vitale. Voilà comment le Bogolan a trouvé sa place dans une collection Poropango qui lui est dédié. Et c’est avec joie et fierté que je partage avec cette histoire et ce lien avec la terre.

D’où vient le Bogolan ?

Le Bogolan, qui signifie littéralement « Résultat que donne l’argile » en bambara, langue largement parlée au Mali, est un tissu emblématique de l’Afrique de l’Ouest qui raconte une histoire longue et riche.

Les peuples du groupe Mandé, notamment ceux qui faisaient partie de l’Empire Mandingue, utilisent la technique de teinture du Bogolan depuis des temps immémoriaux. Il est difficile de dater avec précision l’apparition de cette technique, principalement en raison de la fragilité des matériaux utilisés, qui ne se conservent pas bien au fil du temps.

L’une des légendes les plus populaires sur l’origine du Bogolan raconte qu’il serait né d’un heureux accident. Selon cette histoire, une femme portant un pagne teinté avec du n’galama aurait malencontreusement taché son vêtement avec de la boue. En essayant de nettoyer les tâches, elle se serait rendue compte que la boue avait teinté le tissu d’une manière irréversible, donnant naissance à l’art du Bogolan.

Aujourd’hui, le Bogolan est particulièrement associé au Mali, mais il est également confectionné dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Burkina Faso et la Guinée. Chaque ethnie a développé son propre style et son identité à travers le Bogolan. C’est notamment le cas des Senoufos, dans le nord de la Côte d’Ivoire, qui fabriquent les fameuses toiles de Korhogo, un type particulier de Bogolan.

Ainsi, à travers son histoire et ses origines, le Bogolan est bien plus qu’un simple tissu. C’est un lien vivant avec le passé, une manifestation artistique de la culture africaine et une expression de l’identité de nombreux peuples de l’Afrique de l’Ouest. C’est cette richesse et cette profondeur qui m’ont tant attirée dans le Bogolan et qui font de chaque création Poropango une pièce unique imprégnée de ces histoires ancestrales.

Tissus Bogolan
Tissu Bogolan de couleur ocre
Bogolan dans les tons ocre

Comment est fabriqué le Bogolan ?

Traditionnellement, le tissage du Bogolan est réalisé par les hommes, la teinture par les femmes.

Le tissage du Bogolan

Le processus de création du Bogolan commence par le tissage de bandes de coton d’environ 15 centimètres de large. Ces bandes sont soigneusement tissées pour former une toile assez épaisse, capable d’absorber les riches teintures utilisées dans la fabrication du Bogolan. Une fois tissées, ces bandes sont assemblées par couture pour obtenir des morceaux d’étoffe d’environ 1 à 1,50 mètre de longueur. C’est sur cette toile que les incroyables motifs et couleurs du Bogolan vont prendre vie.

La teinture du Bogolan

Les teintes principales du Bogolan sont le jaune clair, le beige, le noir, et différentes nuances de brun.

La première étape du processus de teinture consiste à plonger toute la toile de coton dans une décoction de feuilles de N’galama, un arbre de la famille des bouleaux. Après ce trempage, le tissu prend une teinte jaune et est séché au soleil, à plat.

Vient ensuite l’application des motifs avec de la boue fermentée, ou « bogo ». A l’aide d’un pinceau, d’un morceau de métal ou d’un bâton, les dessins sont tracés sur le tissu.

  • Les nuances d’ocre sont obtenues soit avec une décoction d’écorce de Mpécou, un arbre couramment utilisé en pharmacopée, soit avec un mélange de soude, de céréales et de cacahuètes.
  • Pour le blanc, un décolorant puissant à base de lessive en poudre, de chlore et de beurre de karité est utilisé.

Le processus de teinture du Bogolan est délicat et nécessite beaucoup de patience et de précision. Pour obtenir des couleurs riches et profondes, les dessins doivent être soigneusement tracés plusieurs fois sur le tissu. Ce travail méticuleux se reflète dans les motifs complexes et la profondeur des couleurs du Bogolan, faisant de chaque pièce une véritable œuvre d’art.

Homme qui tisse des bandes de coton
Tissage de bandes de coton du Bogolan
Dessin symbolique du Bogolan
Dessin symbolique du Bogolan

Le symbolisme du Bogolan

Le Bogolan est bien plus qu’un simple tissu : c’est un véritable langage visuel.

Les dessins réalisés sur la toile de coton ont une signification. Il signent l’identité d’un village, d’une population ou d’un artiste.

Chaque motif, chaque ligne et chaque couleur du Bogolan raconte une histoire, transmet un message. Il s’agit de véritables symboles qui ont une signification précise et sont liés à la nature, aux croyances et à l’histoire des peuples d’Afrique de l’Ouest.

Par exemple, le motif du crocodile, que l’on retrouve souvent dans le Bogolan, est un symbole de force et de pouvoir. Le lézard, quant à lui, est un symbole de protection. Le motif des traits parallèles, appelé « Ko-Kuma », symbolise la bravoure et l’audace. Les motifs géométriques sont très courants et peuvent représenter des éléments de la nature, tels que l’eau, le feu ou la terre. Le croisement des lignes est souvent utilisé pour symboliser les rencontres et les croisements de vie.

Mais ces motifs ne sont pas uniquement esthétiques. Ils peuvent également avoir un impact psychologique et émotionnel sur ceux qui les portent ou les utilisent dans leur environnement quotidien. En fonction de leur symbolique, ces motifs peuvent inspirer courage, force, protection ou apaisement. Par exemple, un motif de crocodile peut inspirer force et courage, tandis qu’un motif de lézard peut apporter un sentiment de protection et de sécurité.

Ainsi, le Bogolan n’est pas uniquement un tissu. Il est un langage visuel qui raconte une histoire, transmet une symbolique et peut même influencer nos émotions et notre état d’esprit. Il est l’expression d’une culture riche et profonde, et chaque motif est un lien avec la nature et l’histoire des peuples qui ont créé ce magnifique art textile.

Le Bogolan et la nature

Le Bogolan est une ode à la nature. Chaque étape de sa création, depuis le tissage du coton brut jusqu’à l’application des motifs en passant par la teinture, fait appel à des matériaux et des techniques naturels. C’est un véritable art qui respecte l’environnement et reflète l’harmonie entre l’homme et la nature.

Le coton utilisé pour le Bogolan est souvent cultivé localement, dans le respect de la terre et des saisons. Ce coton est ensuite filé et tissé à la main pour créer le tissu brut sur lequel seront appliqués les motifs du Bogolan. Cette méthode de tissage traditionnelle est respectueuse de l’environnement et fait partie intégrante de la culture des peuples d’Afrique de l’Ouest.

Quant aux teintures utilisées pour le Bogolan, elles sont toutes naturelles. Elles sont obtenues à partir de plantes, d’écorces, de feuilles et de boue fermentée. Ces teintures végétales respectent non seulement l’environnement, mais elles donnent également au Bogolan ses couleurs riches et chaudes qui évoquent la terre, le soleil, le feu et l’eau.

Chaque couleur a une signification et un lien avec la nature :

  • l’ocre évoque la terre et la fertilité
  • le noir représente le mystère et la profondeur
  • le rouge symbolise le feu et la force.

Ainsi, le Bogolan est un tissu profondément ancré dans la nature. Il fait appel à des matériaux naturels et à des techniques respectueuses de l’environnement. Chaque couleur, chaque motif, chaque ligne évoque la nature et rappelle l’harmonie entre l’homme et l’environnement. Porter ou utiliser du Bogolan, c’est se connecter à la nature et à ses richesses, c’est célébrer la beauté et la diversité de notre planète.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu : Bogolan : Une invitation à nous reconnecter à nous-mêmes, à la terre et à l’instant présent

Le Bogolan : Un tissu imprégné d’énergie vitale

Il est souvent dit que le Bogolan est un tissu vibrant d’énergie vitale, et ce n’est pas un hasard. C’est une croyance profondément ancrée dans les cultures africaines que tout dans la nature possède une forme d’énergie ou d’esprit, une « force de vie ». Et le Bogolan, étant le fruit d’un processus artisanal qui respecte et honore la nature à chaque étape, est considéré comme étant particulièrement riche en cette énergie vitale.

Cette énergie n’est pas seulement symbolique. Elle se manifeste de façon très concrète dans l’aura chaleureuse et apaisante que le Bogolan peut apporter à un espace. Qu’il soit utilisé comme décoration murale, en coussin ou en vêtement, le Bogolan a cette capacité à « réchauffer » un lieu, à le rendre plus accueillant, plus vivant. Il peut transformer une pièce anonyme en un lieu chargé d’histoire et de sens, en un espace qui respire la vie et l’authenticité.

Et puis, il y a l’effet du Bogolan sur ceux qui le portent ou l’utilisent. Les couleurs chaudes et naturelles, les motifs symboliques, la texture riche et organique du tissu… tout cela crée une expérience sensorielle qui peut avoir un impact profond sur notre bien-être. Le Bogolan peut aider à nous ancrer dans l’instant présent, à nous reconnecter à nos racines et à la nature, à nourrir notre sens de l’esthétisme et de l’authenticité. Il peut, en somme, être une source de joie, de confort et de sérénité, une invitation à célébrer la vie dans toute sa richesse et sa diversité.

Une petite anecdote sur le Bogolan

A l’époque des rois du Mali, le Bogolan était porté par la famille royale uniquement. On raconte que le roi du Mali portait un Bogolan d’une couleur différente chaque jour de la semaine.

Tissu Bogolan traditionnel
Bogolan traditionnel
Tissu wax de la collection Bogolan de Poropango
Bogolan moderne

La modernisation du Bogolan : Du tissu tissé au tissu imprimé

Bien que le Bogolan traditionnel continue de jouer un rôle précieux dans de nombreuses cultures africaines, le Bogolan a également fait l’objet de modernisation, ouvrant la voie à une nouvelle ère de créativité et d’innovation. Une des évolutions les plus marquantes est l’introduction du tissu imprimé Bogolan.

Autrefois réservé à un processus de teinture complexe et chronophage qui demandait l’expertise de maîtres artisans, le Bogolan est désormais accessible sous forme de tissus imprimés. Cette évolution a non seulement rendu le Bogolan plus abordable, mais a également élargi sa portée en le rendant plus facile à utiliser et à intégrer dans une variété de créations de mode et de design.

La version imprimée du Bogolan conserve l’esthétique et la symbolique de l’original, tout en offrant une plus grande flexibilité. Plus léger et plus facile à entretenir, le tissu imprimé Bogolan peut être utilisé pour une multitude d’applications, des vêtements aux accessoires de mode, en passant par la décoration d’intérieur. C’est un moyen fantastique de célébrer et de préserver l’héritage culturel du Bogolan, tout en l’adaptant aux besoins et aux préférences contemporains.

Chez Poropango, nous sommes ravis d’adopter le tissu imprimé Bogolan dans nos collections. Nous apprécions non seulement sa beauté visuelle et son symbolisme, mais aussi son accessibilité et sa polyvalence. Il nous permet de créer des pièces qui allient le charme du passé à la fraîcheur du présent, qui rendent hommage à l’héritage africain tout en restant profondément enracinées dans le monde moderne. Avec le Bogolan imprimé, nous sommes en mesure de partager la beauté et l’énergie du Bogolan avec un public encore plus large, et nous sommes ravis de voir où ce voyage nous mènera.

Le Bogolan est bien plus qu’un simple tissu. C’est un véritable héritage culturel, une fenêtre sur le passé et une source d’inspiration pour l’avenir. C’est une manière de célébrer la beauté de la nature, de respecter les anciennes traditions, tout en étant tourné vers l’innovation et le modernisme. À travers ses motifs symboliques et ses couleurs vibrantes, le Bogolan nous invite à nous connecter à la terre, à l’histoire et à l’énergie vitale qui nous entoure.

En intégrant le Bogolan dans les collections Poropango, je veux partager avec vous cette connexion unique à la nature, et inviter chacun d’entre nous à s’émerveiller et à s’inspirer de la richesse et de la diversité de notre monde. Que ce soit sous sa forme traditionnelle ou modernisée, le Bogolan a une place particulière dans mon cœur et j’espère qu’il en aura une dans le vôtre.

Que vous soyez attiré par les valeurs symboliques du Bogolan, sa beauté esthétique ou son énergie vitale, je vous invite à découvrir et à adopter le Bogolan dans votre vie quotidienne. Qu’il vous aide à vous reconnecter à vous-même, à la terre et à l’instant présent. Et surtout, qu’il vous apporte du bien-être, de la joie et de la couleur dans votre vie.

Au plaisir de vous retrouver pour de nouvelles aventures avec le Bogolan. Et n’oubliez pas, chaque pièce de Bogolan est une histoire, chaque motif est un symbole, et chaque couleur est une invitation à célébrer la vie dans toute sa splendeur.

Article de blog Poropango : Bogolan - Un tissu traditionnel imprégné d’énergie vitale

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Indigo, l’or bleu : Histoire et signification de cette couleur universelle

Indigo, l’or bleu : Histoire et signification de cette couleur universelle

Le pigment bleu indigo est obtenu à partir des feuilles d’un arbuste : l’indigotier. La couleur indigo est une teinte élégante d’un bleu foncé très puissant.

Je tenais à ouvrir ce blog en vous parlant de cette couleur qui me tient à très à cœur. L’indigo, c’est le bleu des pagnes baoulés, un des plus beaux tissus traditionnels de Côte d’Ivoire. Mon père me parlait de cette couleur comme d’une pépite qui a d’immenses pouvoirs sur les textiles. Et c’est le cas !

Cette fascination qu’il avait pour la couleur indigo et qu’il m’a transmise est d’ailleurs à l’origine du nom de la marque Poropango qui signifie Indigo en Maori.

Qu’est ce que l’indigo ?

L’indigo est l’un des plus anciens colorants textiles. Il est utilisé dans de nombreuses civilisations.

L’indigotier est une plante originaire de l’Inde. Sa culture est très répandue dans les régions tropicales et tempérées de l’Asie, de l’Amérique et de l’Afrique. Cette plante est exploitée en Inde, au Proche-Orient et en Égypte depuis plus de 4000 ans.

Certains diront que l’indigo est la septième couleur de l’arc-en-ciel.

L’aspect de l’indigo change au fil du temps avec l’utilisation et les lavages. L’aspect bleu foncé s’estompe peu à peu pour produire un étonnant effet d’indigo varié.

D’un continent à l’autre, les procédés d’extraction et de teinture peuvent être différents.

L’indigo au Sénégal

Au Sénégal, les spécialistes de l’indigo sont les femmes Wolof et Soninké.

Elles ont développé des techniques spécifiques pour varier les teintes de l’indigo qui vont du bleu-nuit au bleu-violet, avec une profondeur exceptionnelle.

La teinture de l’indigo est à la frontière entre l’art, l’artisanat et le sacré. Le travail et la créativité de ces femmes est admirable.

Symbolique autour de l’indigo

A l’origine, les étoffes indigo étaient le reflet d’un statut social. Ceux qui portaient de l’indigo jouaient un rôle important dans la société. L’indigo reste aujourd’hui un signe d’élégance et de richesse.

L’indigo est également un symbole de protection, un lien entre l’humain et le divin.

Les vertus médicinales de l’indigo

En médecine traditionnelle, les feuilles de l’indigotier sont aussi utilisées comme antiseptique et anti-inflammatoire.

Ancien tissu avec teinture à l’indigo
Tie and dye couleur indigo

La teinture indigo au Japon

Les japonais ont constaté qu’il était plus facile de teindre le coton avec de l’indigo qu’avec d’autres colorants naturels. Ils ont donc largement utilisé cette teinture naturelle indigo pour le coton sur la période de 1603 à 1867.

Les paysans japonais affectionnaient particulièrement les nuances de l’indigo pour leur linge. Il considéraient que cette couleur reflétait celle des océans autour des îles japonaises.

Les japonais pensaient également que la teinture indigo avait des propriétés qui permettaient de lutter contre les insectes et les serpents. Les fermières privilégiaient donc les tenues de travail de cette couleur pour aller travailler aux champs.

Procédé d’extraction de l’indigo

La teinture était obtenue grâce à un procédé naturel de fermentation des graines d’indigotier. Cette méthode préindustrielle supposait que les plantes restent dans un récipient où un bouillon de culture bactérien désintègre la matière végétale en en retirant la teinture.

Processus de teinture de l’indigo

Une semaine minimum était nécessaire. Chaque pièce de tissu était plongée puis retirée de la teinture plus de 20 fois pour fixer la couleur dans les fibres.

indigo

Plongez dans le monde fascinant de l’Indigo avec Catherine Legrand

Si vous êtes captivé(e) par la richesse et l’histoire de l’indigo, le livre de Catherine Legrand, « Indigo« , est une invitation à explorer cette teinte emblématique sous un jour nouveau. Cet ouvrage magnifiquement illustré vous emporte dans un périple visuel et narratif, en révélant l’indigo dans toute sa splendeur à travers les cultures et les époques.

Idéal pour les amateurs de mode durable, les passionnés de voyages culturels, ou ceux en quête d’inspiration pour leur intérieur, ce livre est un trésor de connaissances et d’inspirations.

Catherine Legrand ne se contente pas de retracer l’histoire de l’indigo ; elle nous interpelle sur son rôle dans notre société contemporaine et son influence sur les pratiques écoresponsables.

Vous pouvez vous procurer le livre « Indigo » de Catherine Legrand ici et vous laisser transporter dans un univers où couleur et culture se rencontrent de manière éblouissante.

indigo

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L’écho du bleu dans notre Collection Platane

Alors que vous venez de voyager à travers le monde fascinant de l’indigo, je vous invite à découvrir comment l’esprit de cette couleur intemporelle se reflète dans notre collection Platane. Chaque pièce de cette collection est imprégnée d’une nuance de bleu qui évoque la profondeur et la sérénité de l’indigo, tout en apportant une touche contemporaine et élégante.

Cette collection met en lumière la manière dont le bleu, proche de l’indigo, peut enrichir et transformer l’esthétique d’un objet, en lui donnant une dimension à la fois culturelle et moderne. Laissez-vous inspirer et imaginez comment les nuances de bleu peuvent s’intégrer dans votre propre univers.

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